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II. Les dieux grecs
6. Les Héros - Héraclès

Le culte des héros, c'est-à-dire l'élévation d'ancêtres ou autres morts illustres à une dignité quasi divine , est extrêmement répandu en Grèce.

  1. Le culte des héros

    1. Qu'est-ce qu'un héros ?

      Un héros est un homme, ce n'est pas un dieu. On en trouve plusieurs catégories :

      • Les héros légendaires intéressant toute la race hellénique, p. ex. Héraclès.

      • Les héros légendaires dont la localisation est établie, p. ex. Thésée en Attique, ou les héros éponymes, ceux qui ont donné leurs noms aux dix tribus de l'Attique.

      • Les personnages historiques, p. ex. Harmodios et Aristogiton, les tyrannoctones, ou Cimon l'Athénien. Même Homère, Eschyle, Sophocle ou Platon ont pris l'importance de véritables symboles.

      • Les grands chefs de clans, p. ex. Agamemnon.

      Qu'ils aient existé ou non, peu importe. Le seul fait important est la croyance ferme dont ils sont l'objet et qui veut qu'ils aient réellement vécu.

    2. Fondements et signification du culte héroïque

      Le culte des héros repose sur l'idée que du fond de leur tombe, certains morts, triés sur le volet, sont encore puissants. Les Grecs qui pratiquent le culte héroïque voyaient donc certains morts sous un aspect totalement différent de celui que nous décrivent les poèmes homériques.

      Ce héros reste toujours dans sa tombe, ce qui justifie la magnificence de certains monuments funéraires : les fameux tholoi de Mycènes (tombes à coupole) ; cela justifie aussi le nombre et la quantité des objets que l'on trouve dans ces tombes, bijoux, armes, chars, nourriture. C'était donc sur la tombe elle-même que le culte devait être rendu au héros : offrandes de sang ou de vin, éléments liquides destinés à pénétrer dans la tombe.

      On notera l'importance attachée à la possession de la tombe et des restes du héros. Cimon d'Athènes est allé chercher dans l'île de Skyros les restes de Thésée et les a ramenés à Athènes ; les Spartiates sont allés chercher à Tégée les restes d'Oreste ; les ossements d'Œdipe ont été ramenés à Thèbes. Les cités se disputent l'honneur de posséder les tombeaux.

      Le héros, sans son souterrain séjour, entend les siens et peut les défendre. Ainsi les héros sont-ils puissants, et l'origine de leur culte est typiquement préservatrice et apotropaïque.

    3. Le culte des héros

      Le culte des héros est un culte chthonien, puisque leur domaine est sous terre et qu'ils ont une influence sur les vivants. " Les rois défunts ont connaissance de ce que font leurs descendants avec un entendement chthonien et ils ont une âme souterraine. " Prières et sacrifices sont faits le soir, la victime a la gorge sur le sol.

      La crainte est au fond du culte héroïque. On a recours au héros contre quelqu'ennemi. Ils aident, mais peuvent aussi nuire, car ils sont fort susceptibles.

  2. Héraclès

    1. Ses origines

      Héraclès est devenu un dieu. Dans l'Iliade, il est représenté comme un personnage historique des temps passés. Mais il ne peut échapper à la mort. Ulysse, parlant de lui dans l'Odyssée, le qualifie de " héros ancien ". Quand Ulysse va aux Enfers, l'ombre d'Héraclès y circule.

      C'est un héros purement grec et spécialement dorien. Les Doriens sont souvent appelés Héraclides.

      Pour d'autres, Héraclès serait originaire de l'Argolide. Il serait originaire de Tirynthe, Delphes l'aurait reçu, et il serait l'ancêtre des rois de Sparte.

      On parle encore d'une troisième origine : fils de Zeus et d'Alcmène, femme d'Amphitryon, roi de Thèbes.

      On parle enfin d'un Héraclès crétois, leader des Dactyles.

    2. Portée et signification des " Travaux d'Hercule "

      Dans l'ordre : le lion de Némée, l'Hydre de Lerne, la bicha qux pieds d'airain, le sanglier d'Erymanthe, les oiseaux du lac Stymphale, les écuries d'Augias, le taureau de Crète, les cavales de Diomède, la lute contre les Amazones, les boeufs de Géryon, les pommes d'or des Hespérides et le Cerbère.

      Ces exploits relèvent beaucoup plus du surhumain que du divin. On a pu les diviser en trois catégories : exploits historico-épiques (Amazones), exploits plus ou moins fantastiques et domaine du folklore (Erymanthe). Menés à bien dans une intention civilisatrice, ces travaux sont comparables à la Légende dorée.

      La croyance au héros va jusqu'à sa conclusion logique : Héraclès est admis dans l'Olympe. Un mortel, par son mérite, a pu égaler les dieux, gage d'espoir. Héraclès, c'est le patron du grec moyen, c'est la véritable combinaison entre les cultes chthoniens et les cultes olympiens.

    3. Le culte d'Héraclès

      Héraclès olympien est une divinité de la force physique, des sports : à la tête des Dactyles, il a créé les jeux Olympiques. Il est dieu de la guerre et dieu guérisseur. Il représente le devoir librement accepté, le dévouement à l'humanité, le bonheur par l'effort. En tant que chthonien, il personnifie la richesse et l'abondance.

      Il est souvent assimilé à Déméter, Corè et Dionysos.

      On l'honore à Sparte, à Mantinée, à Sicyone, à Tirynthe, Thèbes, Marathon et jusqu'en Asie Mineure.

    Héraclès, héros original, transition entre les hommes et les dieux, est un héros panhellénique.

 

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