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Et Dionysos dans tout ça ?
Le théâtre tragique ancien

OPSIS 
L'ordonnance du spectacle fait partie de la tragédie.
Aristote, Poétique, 1449b


BATIMENT THEATRAL ET EQUIPEMENT SCENIQUE
Le bâtiment théâtral, tel qu'il a pris sa forme au cours du Ve s. av. J.-C. se divise en trois parties principales : l'orchestra, la cavea ou koïlon, et la skènè.
L'orchestra, la partie la plus ancienne dans l'évolution du bâtiment théâtral, est l'espace central consacré à la présence permanente du choeur, l'espace destiné à la danse et au chant. En son centre se trouvait la thumélè, l'autel servant aux offrandes à Dionysos.
La cavea ou koïlon occupait la plus grande partie du théâtre. C'était l'espace destiné aux spectateurs. Elle s'étendait en amphithéâtre devant l'orchestra, et souvent elle avait la forme d'un demi-cercle. A l'origine, les spectateurs s'asseyaient sur des bancs de bois montés pour la circonstance, mais plus tard, après le Ve s. av. J.-C., la cavea fut tout entière construite en pierre. Un couloir horizontal, le diazoma, et une série d'escaliers qui lui étaient perpendiculaires, divisaient la cavea en secteurs.
La skènè, l'endroit où apparaissaient les acteurs, n'était à l'origine qu'une baraque en bois au bord de l'orchestra, et qui servait à la fois de fond pour l'action et de magasin pour les accessoires. Mais peu à peu, la skènè acquit une forme architecturale plus précise qui rappelait l'aspect d'un bâtiment public ancien.
La scénographie du théâtre grec antique était remarquable par son dépouillement et sa fonctionnalité, puisque l'effet recherché n'était ni le spectaculaire ni l'illusion théâtrale. L'aspect de la scène ne changeait pas d'une représentation à une autre, tandis que des panneaux peints mobiles, qui servaient parfois à indiquer un changement de lieu, étaient immuables et assez abstraits. Les machines qui servaient à l'évolution de l'intrigue étaient d'un fonctionnement simple. L'enkuklèma était une estrade basse montée sur roues qui sortait par la porte de la scène et amenait sous les yeux des spectateurs le résultat d'une action horrible, accomplie hors de leur vue. Le géranos était une grue permettant aux acteurs qui jouaient les dieux et les héros d'apparaître dans les airs en donnant l'impression de voler.

Theatre d'Epidaure

LES MASQUES
Selon la tradition antique, Thespis se farde le visage et fabrique le premier masque en toile de lin. Pourtant, le masque est plus ancien que la tragédie. C'est très vraisemblablement Phrynichos qui introduisit dans ses oeuvres des masques de femmes, alors qu'Eschyle introduisit des masques aimables ou plus dramatiques.

LES COSTUMES
Le costume de l'acteur tragique, le protagoniste, différent de celui des messagers ou des esclaves, est souvent assimilé par les chercheurs au costume des héros anciens, comme ceux qui sont représentés sur les vases grecs ou d'Italie du sud du Ve et du IVe s. av. J.-C. Il se compose d'une grande tunique allant jusqu'aux pieds, le surma, et d'un vêtement plus court porté par-dessus, qui arrive jusqu'au genou. Souvent, il s'agit d'un chitôn cheiridôtos, c'est-à-dire à manches, richement décoré de motifs brodés. Les personnages amenés à se déplacer rapidement, comme les guerriers, les chasseurs, ou la déesse Artémis, portent un chitôn court orné, allant jusqu'au genou.

LES ACTEURS
Le mot hypokritès, acteur, désigne à la fois l'interlocuteur et l'interprète (Platon, Timée 72b). On pense qu'à l'origine les auteurs dramatiques avaient ausi le rôle d'acteur. Plus tard, ils payèrent des acteurs, au nombre de deux ou trois. Au milieu du Ve s. av. J.-C. les trois acteurs étaient choisis par l'Archonte Eponyme, qui les attribuait aux auteurs par tirage au sort. Les acteurs étaient tous des hommes, ils tenaient aussi les rôles féminin, et en tout, ils ne devaient pas être plus de trois. Leurs capacités vocales avaient une grande importance, ainsi que leur expérience dans la diction sous plusieurs tonalités, leur connaissance de la musique, et leur gestuelle.

Polis Opsis Skepsis

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