POLIS 
Dans l'histoire de l'humanité, il n'y a
qu'une seule société qui soit parvenue à
représenter l'exemple parfait de participation de ses membres
à la vie politique et aux décisions communes. Cela se
passe à Athènes et cela dure à peu près sept
décennies, entre les guerres médiques et la fin de la
guerre du Péloponnèse.La cité démocratique se constitue alors que le miracle grec est encore neuf et que des générations de citoyens demeurent enracinées dans les vieilles traditions, au moment précis où le rayonnement de leur ville s'étend de la mer Noire jusqu'à l'Egypte et un peu plus tard jusqu'à l'Occident. Selon toute vraisemblance, ce sont les Pisitratides qui instituent la fête de Dionysos. Ils promeuvent les fêtes publiques, en fixent la forme avec de joyeuses processions et de la musique. Dès 534/535 av.J.-C. est organisé pour la première fois un concours tragique, encore que la forme prise par la tragédie attique du Ve s. av. J.-C. la distingue de toutes les formes antérieures du genre. A l'époque de Périclès, le programme des réjouissances s'enrichit et se mettent en place des représentations, des banquets et des processions, tandis que, dans le cadre du vaste programme de travaux publics, se construisent les grands monuments d'Athènes. 
Au début du printemps, pendant le mois d'Elaphèbolion, se déroulent à Athènes les Grandes Dionysies, ou Dionysies urbaines. La date fixe de cette fête au début du printemps en favorisait l'organisation : les travaux des champs venaient à peine de reprendre, les voyages et les activités commerciales devenaient plus faciles, alors que les hostilités, en cas de guerre, n'avaient pas encore repris. Une foule d'étrangers visitaient Athènes et les villes alliées venaient acquitter leur tribut. La fête des Dionysies comprenait une majestueuse procession, des sacrifices, et le transport du xoanon du dieu depuis Eleuthères jusqu'à son sanctuaire sur le flanc sud de l'Acropole. A partir de 508 av. J.-C., le 8 ou le 9 d'Elaphèbolion, on présentait aux Dionysies des dithyrambes. Cinq des dix tribus présentaient un choeur d'hommes, et les cinq autres un choeur d'enfants, de cinquante membres. Leurs danses étaient des rondes : elles avaient lieu autour de l'autel situé au centre de l'orchestra accompagnées par la flûte. Les jours suivants venaient les représentations dramatiques. Les trois premiers jours étaient réservés aux concours de tragédie, alors que le quatrième jour était consacré à la comédie. Pendant les années difficiles de la guerre du Péloponnèse, les concours étaient limités à trois jours. Avant la représentation, dans le théâtre, on sacrifiait des porcs. Les tributs des cités alliées étaient présentées dans l'orchestra, divisés en tas d'une valeur d'un talent chacun, pour que les spectateurs puissent constater la richesse et la puissance de l'hégémonie athénienne. En grandes pompes, on conduisait au théâtre les éphèbes orphelins de guerre qui venaient d'atteindre leur majorité, on les conduisait vers les places d'honneur, après leur avoir offert, de la part de la cité, leur armement. Les éphèbes étaient admis dans le groupe des citoyens actifs. L'honneur public rendu au sacrifice pour la cité complétait l'image de sa force. Le jour des concours dramatiques, on libérait les prisonniers sous caution.
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