II. Les principaux sanctuaires panhelléniques
4. Eleusis
L'enceinte du sanctuaire d'Eleusis était particulièrement
sacrée, particulièrement redoutable, puisque, à la
différence de toutes les enceintes que nous avons vues jusqu'ici,
elles n'étaient pas ouvertes à tout le monde : les
non-initiés ne pouvaient la franchir sous peine de mort.
Le mur d'enceinte était double. et au milieu de chacun de ces
deux murs, s'élevaient des portes qui étaient en
même temps des lieux de contrôle. La première de ces
portes constituait les grandes propylées, la seconde, les petites
propylées. A partir de ces petites propylées
commençait une voie sacrée, avec divers édifices
que nous connaissons mal, et elle aboutissait à l'édifice
central d'Eleusis, le télestérion, la salle
d'initiation aux mystères.
Le télestérion a été reconstruit
plusieurs fois. Le plus ancien date de la fin du VIIe siècle et
mesurait 14 m sur 17. Ce sont les Pisistratides qui l'ont fait
reconstruire et qui l'ont transformé en une salle carrée,
entourée de gradins, et dont la toiture était
supportée par cinq rangées de cinq colonnes.
Au IVe siècle, fut construit le dernier
télestérion. C'était une très grande
salle : 54 m 15 sur 51 m 81. Cette salle avait
un plafond supporté par quarante deux colonnes (6 x 7).
Autour, les gradins, en partie taillés dans le roc. Sur ces
gradins, trois mille personnes pouvaient prendre place
Au milieu, une aire plane, avec les colonnes. Au milieu de cette futaie
de colonnes, dans un rectangle formé par six colonnes, il y avait
l'espace où l'on installait les hiéra, les
offrandes sacrées, dévoilées par les
hiérophantes.
Le télestérion était flanqué sur un
côté (Est Sud-Est) d'un grand portique de 11 m 50
de profondeur, un portique de Philon. A côté de ce
télestérion, le temple de Déméter.
Les fouilles ont livré quelques oeuvres d'art, mais toutes
postérieures à l'époque classique.