II. Les principaux sanctuaires panhelléniques
3. Olympie
A. Historique
Olympie est en Elide, au pied du mont Kronion et au confluent de deux
rivières, l'Alphée et le Kladéos.
La prospérité du sanctuaire, à l'époque
classique est liée à peu près exclusivement
à la célébration des jeux olympiques. Mais les
origines d'Olympie sont beaucoup plus anciennes que les premiers jeux
olympiques de 776. Essayons de les démêler, ces origines.
Vers 2000 avant Jésus-Christ, une bourgade existait
déjà à l'emplacement du sanctuaire. Ses habitants,
des préhellènes pélasges, avaient
élevé un sanctuaire à Chronos et à la
Terre-Mère. Les nouveaux arrivants apportent leurs
divinités. Les Crétois implantèrent le culte de
Zeus Idéen et de l'Héraclès de l'Ida. Les
Achéens apportèrent le culte d'Héra et celui de
leur chef Pélops. L'invasion apporta le culte
d'Héraclès. C'est Héraclès lui-même
qui aurait tracé les limites de l'altis, l'enceinte
sacrée : 600 fois la longueur de son pied. A partir de 776,
date de la première olympiade, l'importance du sanctuaire
croît sans cesse et fournit de brûlantes rivalités
entre les états désireux de la contrôler, surtout
entre les deux cités d'Elis et de Pise. Pise eut d'abord
l'administration, mais Elis était soutenue par Sparte. En 572,
Pise fut complètement détruite et Elis administra
tranquillement le sanctuaire.
B. Description
Pausanias décrivit le sanctuaire. L'école allemande
entreprit les fouilles.
Deux parties : l'enceinte sacrée de l'altis, et des
annexes hors de l'altis qui constituent un ensemble remarquable.
L'altis est grossièrement un carré d'environ un
stade de côté, c'est-à-dire, dans le
Péloponnèse, 192 m 27 (A Delphes et en Attique,
il est de 177 m 55). Trois côtés de cet
altis étaient défendus par des murs en blocs de tuf
de 2 m 50 de haut. Ces murs restent en grande partie, mais ils
n'ont plus qu'un mètre. Le quatrième côté,
dans sa presque totalité, est bordé par un grand portique
que l'on appelle le portique d'Echo, ou poecile. A
l'intérieur de cette enceinte, tout un ensemble de
bâtiments, assez difficile à décrire.
Le prytanée renfermait le foyer public qui brûle nuit et
jour. Ici, c'est le foyer public de la cité, de l'état,
des Eléens. C'est là aussi que les prêtres d'Olympie
prenaient leurs repas, et c'est là qu'avaient lieu, au moment des
jeux, les grands banquets sacrés.