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Avec l'esprit d'à-propos qui caractérise les grandes administrations,
les services postaux helléniques publiaient en 1996, une série de timbres
consacrés à Karaghiozis, sous le titre lugubre de
Série commémorative de timbres « Théâtre d'ombres ».
Il s'agissait bien d'un enterrement de première classe, puisqu'à cette époque,
il n'y avait plus à Athènes un seul théâtre permanent pour donner des
représentations de Karaghiozis.
Deux Karaghiozis sur le même timbre, et pour 80 drachmes ?
Non. Le petit, c'est un des trois fils du grand, c'est Kollitiris, le collant,
qui a tous les défauts de son papa sans en avoir toutes les qualités.
Aglaia, la mère, se plaint souvent de l'incapacité de Karaghiozis
à trouver un emploi stable, pour qu'ils puissent vivre comme des gens normaux.
Mais s'ils vivaient comme des gens normaux, il n'y aurait pas d'histoire...
En fustanelle et gilet rouméliote, c'est Barba Yorgos, Tonton Georges, à l'accent aussi rural
et archaïque que son costume et son nationalisme. A l'inverse de Diogène, il passe le plus clair
de son temps à se chercher une femme.
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Deux personnages masculins parmi les nombreuses victimes de Karaghiozis
en particulier et de la satire populaire en général. A gauche, c'est Morphonios,
le lettré. Nabot nasillard - et grosse tête, ça va de soi. Il a pour successeurs naturels les intellectuels
patentés qui refont le monde aux terrasses de Kolonaki.
Sior Dionysos, le minet de Zante, une île qui n'a échappé à l'invasion turque
que pour être sous la domination vénitienne.
Il frime sur les apparences vestimentaires autant que sur celles
du langage, il n'est pas moins niais que le pédant prétentieux, mais il est plus
sympathique.
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Héros national, Karaghiozis se montre parfois aussi nationaliste...
à sa façon.
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Alexandre le Grand est aussi un personnage illustre du théâtre d'ombres.
La vérité historique est parfois un peu froissée, mais le public frémit
avec un bel ensemble lorsque Karaghiozis et lui affrontent le Serpent Maudit.
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