L'HELLÉNISME SOUS LA DOMINATION OTTOMANE
A. Catastrophes, obscurité et premiers soubresauts :
les limites de l'extension turque et de l'opposition grecque (XVe-XVIIe s.)
4. Tradition culturelle populaire et première renaissance culturelle.
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Cyrille Loukaris, patriarche cuménique : sa
position progressiste devant le rôle et le fonctionnement de
léglise et ses initiatives pour la propagation de
linstruction provoquèrent les oppositions et les intrigues des
Jésuites réactionnaires qui convainquirent le gouvernement turc de
détruire son uvre et menèrent à son
étranglement. |
A la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, on observe une
période florissante qui mit en valeur la tradition culturelle populaire
et montra que lhellénisme navait pas perdu ses
facultés dassimilation. Le premier épanouissement culturel
de la période de la turcocratie est lié à la renaissance
des lettres et des arts en Europe et au rôle des Grecs qui y vivaient,
surtout en Italie. Le contact des Grecs avec loccident se faisait surtout
grâce à Venise : outre loccupation de régions grecques
par les Vénitiens (la Crète, lHeptanèse), les Grecs
qui avaient fait leurs études en Italie transportaient à leur
retour lesprit occidental dans les régions grecques. Il faut
cependant préciser quil ne sagit pas dune simple
imitation des modèles occidentaux, mais de leur adaptation et de leur
application à la réalité grecque.
Dans cette période du premier épanouissement culturel on notera
limportance de la contribution du patriarche Cyrille Loukaris (1572-1638)
qui fonda des écoles et mit en place la première imprimerie de
Constantinople. Autour de Loukaris se créa un cercle de lettrés.
Parmi eux, on notera limportance de la pensée de Théophilos
Corydalleas (1572-1646) cétait un philosophe qui a soutenu la
séparation de la philosophie et de la théologie, ce qui montrait
la fin de la pensée médiévale et rattachait la
pensée grecque aux courants intellectuels davant-garde en
Europe.
On trouve aussi, à un niveau comparable, lactivité
intellectuelle et la contribution dautres savants, comme Nicolaos
Sophianos, auteur dune grammaire de la langue populaire (1544), qui
insistait sur la nécessité de traduire en langue néogrecque
les textes grecs anciens. La Crète fit preuve dun tel apogée
avec des uvres dun art consommé, dans le domaine des uvres
théâtrales, épiques ou lyriques (Erotocritos, Erophile, le
Sacrifice dAbraham etc.). Ce premier essor fut accompagné aussi par
lédition des premiers livres grecs et bien quil fût
limité et ne concernât quun petit nombre de gens instruits,
il montrait un dynamisme certain et laissait présager un mouvement plein
de promesse pour la diffusion de linstruction aux Grecs asservis.
B. Au XVIIIe s. : L'hellénisme asservi change de situation
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