L'HELLÉNISME SOUS LA DOMINATION OTTOMANE
A. Catastrophes, obscurité et premiers soubresauts :
les limites de l'extension turque et de l'opposition grecque (XVe-XVIIe s.)
1. L'achèvement de la conquête ottomane :
formation de l'empire ottoman et premiers signes d'une reprise militaire.
En l'an 1453, la prise de Constantinople par les Turcs Ottomans met fin
à l'empire byzantin. Mais la soumission de toutes les régions
habitées par les Grecs ne s'acheva que deux siècles plus tard avec
l'occupation de la Crète en 1669, alors que l'Heptanèse n'a pas
connu dans les faits la domination turque. Les régions qui furent
soumises à l'Empire Ottoman avec un certain retard était
principalement celles qui étaient occupées par des
Européens (surtout les Vénitiens et les Génois) ; les Turcs
voulaient éviter de se heurter aux forces européennes
prématurément, c'est-à-dire avant d'avoir stabilisé
et organisé leurs conquêtes étendues. D'ailleurs, la
première fois que se produit un tel événement, à la
bataille navale de Naupacte (1571), les Turcs furent vaincus et de
surcroît au cur de leur Etat.
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L'extension de l'Empire Ottoman à la fin du XVIIe s. |
L'aboutissement de la conquête des régions grecques va de pair
avec la marche générale des conquêtes grecques :
jusqu'à la fin du XVIIe siècle, les Turcs avaient conquis toutes
les régions de la Méditerranée orientale et avaient ainsi
formé l'Empire Ottoman qui, en raison de sa toute-puissance militaire,
avait entrepris d'envahir aussi l'Europe centrale (échec du siège
de Vienne, 1683), alors que la puissance turque avait obligé les
souverains Européens à compter avec ce nouveau " visiteur
" venu de la Méditerranée : à partir du XVIe
siècle, l'Empire Ottoman a sérieusement occupé la politique
européenne et on connaît l'alliance entre le roi de France,
François Ier et le sultan, ainsi nommait-on le souverain turc, Soliman le
Magnifique.
Témoignage
Et ainsi, les Turcs commencèrent à piller le
peuple, hommes, femmes, enfants, petits et grands, ils les attachaient et les
emmenaient, attachés, et ils prenaient leurs biens, écus, argent,
or, et tous les objets précieux... Cétait un tel carnage que
toute la citadelle était empestée à cause de la foule des
hommes quils avaient massacrés. Et quiconque avait des yeux pouvait
voir le grand esclavage et ces pleurs venus du cur qui furent versés
là où ils les traînaient attachés, les uns par le
cou, les autres devant, par les mains, ou bien derrière, par les coudes,
et dautres par les épaules. Les femmes pitoyables et les enfants
couraient comme des moutons en pleurant , en se déchirant les joues et en
sarrachant les cheveux et en se frappant la poitrine, suivant les Turcs
qui les capturaient et les emmenaient en esclavage...
Une description de la sauvagerie avec laquelle eurent lieu les
conquêtes des Turcs Ottomans |
A la fin du XVIIe siècle, les Turcs connurent leurs premiers
échecs militaires et leurs premières pertes territoriales
(traité de Karlovitz, 1699). Ces premiers signes de fléchissement
militaire ne sont pas seulement dûs à la différence
d'organisation et d'équipement technique entre les armées turques
et européennes, mais aussi à l'épuisement de cette
armée turque, ainsi qu'aux difficultés économiques que
commençait à affronter le pouvoir ottoman.
2. La défaite de l'hellénisme :
catastrophes matérielles et démoralisation.
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