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Sommaire Histoire Grecque Antique
Complexité de la religion
Ouraniens et chthoniens
La mort et l'au-delà
Sommaire Religion grecque
Sommaire Histoire grecque antique
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I. Le Grec et ses dieux
3. Les idées sur la mort et l'au-delà

  1. Les conceptions olympiennes

    La religion olympienne cantonne les mortels dans des pensées mortelles. Au-delà, l’homme n’est qu’une ombre dans l’obscurité de l’Erèbe. les cavernes du cap Ténare, le Styx en Arcadie, sont des localisations courantes des Enfers.

    Cette vie prend fin après l’existence terrestre. Lorsque la mort vient, la psuchè s’en va, sort par la bouche si la mort est naturelle, ou par la blessure en cas de mort violente. Elle est l’image du mort en miniature. La psuchè a perdu toutes ses facultés. Les ombres n’ont plus d’action sur les vivants. Les épitaphes grecques reflètent toujours un pessimisme extrême. L’immortalité n’est que dans la gloire devant la postérité. La seule possibilité de survie consiste à donner naissance à des objets semblables à nous. Les enfants continuent la vie de leurs parents. Ainsi se conservent les êtres mortels. Celui qui vieillit et qui s’en va laisse à sa place un jeune individu semblable à ce qu’il était lui-même.

    Le culte des morts n’existe pas chez Homère. Homère admet le transfert dans un séjour bienheureux des mortels de leur vivant.

    Les immortels te conduiront vivant aux bornes de la terre, dans les Champs- Elysées où règne le blond Rhadamanthe, où les humains sans interruption coulent des jours fortunés. La pluie n’y souille jamais la clarté des cieux, les douces haleines des Zéphyrs… etc. (Odyssée, IV, 563 sq.)

    Les morts ne s’occupent pas des hommes et ne sont donc pas l’objet d’un culte.

  2. Hésiode

    Dans Hésiode, nous voyons apparaître des daimones, des psuchai qui ont gardé une influence sur les vivants. Nous trouvons, dans une île, des bienheureux. On leur rend un culte.

  3. Les conceptions chthoniennes

    La conception chthonienne a développé au départ l’idée d’une parenté, d’une identité même, entre la nature divine et la nature humaine. Tout être humain possède en soi une étincelle divine qui peut être attisée et se dégager de la gangue terrestre qui l’étouffe. Pour cela, sont à observer certains rites précis qui caractérisent le culte chthonien. Cette étincelle, en tant que divine, est immortelle. Elle est une parcelle de l’Ether étincelant et immuable qui est libérée par la mort de l’emprise de la chair ; elle s’envole alors vers la demeure des dieux. Cette parcelle divine peut être appelée l’âme.

    Cette croyance se répand en Grèce dans la deuxième moitié du Ve siècle. L’Ether a reçu leurs âmes et la terre leur corps, lit-on dans une épitaphe de l’époque. Si l’âme des défunts est sevrée de la vie, elle garde toujours sa conscience immortelle, pour s’être remise à l’immortel Ether. (Euripide, Les Suppliantes.)

    Le monde divin cependant reste d’essence ouranienne. Les âmes s’envolent vers cette espèce de paradis céleste. Parfois, on dit que les âmes se transforment en corps célestes, les étoiles.

    Il était obligatoire que ces idées fusionnent avec les idées qu’Homère avait empruntées aux civilisations pré-helléniques, en particulier celle des Champs-Elysées où les âmes quittent la terre pour faire partie du Royaume des morts. Mais, comme chez Homère, les Champs Elysées restent réservés à des privilégiés. Apparaît alors l’idée du partage entre les élus et les damnés. Les damnés continuent à mener la vie diminuée des psuchai chez Homère, ce sont les mortels ordinaires. Les Elus sont les initiés des cultes à mystères, notamment les initiés d’Eleusis, qui ont observé certains rites pour la préservation de l’étincelle divine. Ce ne sont plus les parents des dieux. La pratique des mystères vaut mieux que la parenté. L’initiation est une véritable naissance. L’initié est le fils spirituel du dieu.

    Pour nous seuls le soleil brille, répandant une gaie lumière pour nous qui sommes initiés et avons mené une vie pieuse. (Aristophane, Les grenouilles.)

    Puisqu’il ne s’agit plus que d’être initiés pour aller aux Champs- Elysées, tous les hommes peuvent espérer y aller. L’initiation est accessible à tout homme, libre ou esclave, à condition qu’il soit Grec. Il va de soi que, puisqu’il y a des élus et des damnés, il y a une discrimination qui suppose un minimum de jugement ? D’où le Tribunal des Enfers : Minos, Eaque et Rhadamanthe (ce dernier étant pré-hellénique). Les âmes sauvées sont l’objet d’un culte et peuvent même être consultées. C’est le cas d’Héraclès, prototype du saint.

  4. Les idées des Grecs sur l'au-delà

    Les idées de Grecs sur l’au-delà sont restées d’abord assez confuses et contradictoires. Les idées sur la mort sont toujours entachées de superstition, en particulier la croyance aux revenants. Après 470, les idées d’Homère perdent du terrain. La Grèce traverse une sorte de crise religieuse à la fin du Ve siècle. Peut-être n’est-ce pas véritablement une crise. La victoire progressive des idées chthoniennes est en réalité l’éclosion d’un véritable sentiment religieux. La défaite des Olympiens est au contraire la défaite de la religion d’état ; la victoire chthonienne est le triomphe de l’individualisme sur le plan spirituel : c’est moins une crise qu’une naissance.

 

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