Index LES FEMMES DEVANT L'HISTOIRE






Les femmes qui errent d'un pas léger sur les sentiers du jardin de la poésie et de la mythologie semblent être aussi anciennes que les chansons chantées autour du premier foyer. Elles sont le reflet de modèles primitifs perdus dans les brumes d'époques plus reculées que l'âge du rationalisme grec.

Les racines de certains des personnages de la mythologie semblent s'étendre depuis le moment où le panthéon de l'Olympe vint se greffer sur le culte de la terre, l'adoration des étoiles, ou les peurs et les aspirations entourant la fertilité, la vie et la mort. La pâle silhouette de ces personnages féminins du mythe remontent aux mystères orphiques, éleusiniens ou autres, où sont conservés certains éléments du culte de la Grande Déesse ; on peut aussi les discerner dans les mythes de la création. De plus, les cultes anciens, primitifs, semblent avoir été orientés par le pouvoir féminin de l'inspiration et de la prophétie, qui évoque invariablement le respect et la peur.

A mesure que passait le temps, que diminuait la distance entre les dieux et les mortels, à mesure que les humains se rapprochaient du centre de l'univers, on fit appel à la mythologie pour décrire les modèles archétypaux. Les divinités furent transformées en héroïnes, les attributs de Gaïa furent détachés de son corps et devinrent des nymphes, et les nymphes à leur tour devinrent des reines, situées en tête des généalogies des cités, leurs origines perdues parmi un foisonnement de variantes de la légende, en sorte qu'à la fin seuls leurs noms, ou encore quelques cultes locaux oubliés, portent le témoignage qu'Ariane fut un jour la lune ou Hélène la déesse de la végétation et de la régénération de la nature.

Poésie et mythe ont souvent tiré leurs symboles des cultes anciens et créé des personnages idéalisés qu'ils revêtaient de qualités humaines et incorporaient à une imaginaire réalité "historique". Ces personnages peuvent errer au-dessus de l'histoire réelle, mais un grand nombre de souvenirs furent distillés autour d'eux. Ces traditions "matriarcales", à mesure que le temps passait, s'enrichirent d'éléments variés : motifs tirés des contes de fées, mythes explicatifs, légendes locales, réminiscences historiques, sans négliger, quand ils parvinrent aux temps historiques, les éléments qui servaient des fins artistiques ou politiques.



La femme début des malheurs

Bien des années après la création, les dieux firent Pandore pour punir les mortels. Elle fut créée d'âge nubile et dotée de toutes les grâces du ciel, la fascination de la terre et la richesse des immortels. Afin de servir les desseins des dieux de l'Olympe, cependant, Pandore se devait d'être superficielle, curieuse, désobéissante, dépourvue de prudence et de jugement. C'est pour cela qu'elle ouvrit la boîte contenant les malheurs qui assaillirent immédiatement les mortels et n'ont cessé de les assaillir depuis lors.

Par ce premier acte de rébellion, Pandore, soeur d'Eve, attira sur elle et sur son sexe la responsabilité et la culpabilité du paradis perdu de la race humaine.

Au fond de la boîte ne demeurait qu'une consolation : l'espoir.



La femme début de l'univers

Au commencement était la Déesse de Toutes Choses, Eurynomè, qui émergea nue du Chaos. Elle ne trouva pourtant rien sur quoi ses pieds pussent reposer et par conséquent sépara la terre du ciel, dansant seule sur les vagues. Eurynomè dansa vers la sud, et le vent qu'elle souleva fit apparaître quelque chose de nouveau et de particulier, quelque chose qui devait aider le travail de la création à commencer...

 

Index Retour Debut de page Suite

[English]

© MINISTÈRE GREC DE LA CULTURE - ICOM - COMITÉ NATIONAL HELLENIQUE
De Medée à Sapho - Femmes rebelles de la Grèce Antique
Athènes, Musée Archéologique National - 20 Mars - 30 Juin 1995