L'HELLÉNISME SOUS LA DOMINATION OTTOMANE

C. Société et idéologie. Les orientations de la bourgeoisie grecque

1. Le mouvement de population

Première page de "La Préfecture Grecque" du "Grec Anonyme". Dans l'esprit des Lumières, ce livre exprimait les idées sociales les plus avancées du monde grec. Il décrit la situation sociale du monde grec, exprime les idées de la fraction la plus progressiste de la bourgeoisie et proclame la libération du pays sans aide étrangère.

L'abolition de la conscription obligatoire des jeunes Grecs par les Turcs (paidomazoma) et l'amélioration des conditions de vie pour certaines couches de la société furent les facteurs principaux qui menèrent à un accroissement progressif de la population grecque à partir du début du XVIIIe s. Entre 1700 et 1820 la population grecque des régions qui constituent aujourd'hui l'état grec a dû passer de 1 500 000 à 2 500 000. Il y a donc une augmentation sensible de la population, mais sur le territoire grec la population était encore très clairsemée. Elle connut cependant une augmentation qui alla de pair avec le développement de nouvelles activités économiques (commerce, artisanat, navigation) et soutint l'augmentation de la production. Il y a aussi un autre changement relatif au mouvement de la population qui a une grande importance. Précisément en raison des nouvelles activités économiques, le nombre des villes s'est sensiblement accru, de même que la population de nombreuses villes. Ainsi, vers la fin du XVIIIe s. et au début du XIXe, s'étaient formés en Grèce des centres urbains, c'est à dire des villes dans lesquelles les principales activités économiques des habitants n'étaient pas agricoles.

	Thessalonique 80 000 (1780) Ioannina 30 000 (1809) Mistra 20 000 (1805) Patras 16 000 (1815) Spetsès 21 500 (1808) Hydra 28 000 (1821) Larissa 25 000 (1803)
La population grecque sous la turcocratie.	Population de quelques villes grecques à la fin du XVIIIe et au début du XIXe s.

2. Composition de la société à la veille de 1821