C'est la résurrections des monuments et des différents témoins des civilisations ensevelies. La technique par excellence est donc la fouille.

1. Premier problème : où fouiller ?

   A l'emplacement où des cités ont été précisément localisées par les anciens. On a parfois des déboires.

   On peut aussi recourir à des méthodes de reconnaissance sur de très grandes superficies en utilisant la photo aérienne, pour observer les ombres, les variations de la végétation ou de la nature des sols.

   Il y a aussi le hasard.

2. Deuxième problème : comment fouiller ?

   Un document écrit ou gravé ne peut se perdre, mais il faut faire attention à ne pas abîmer un gisement. Précaution dans l'approche, précaution dans l'extraction, dans le relevé topographique des emplacements, dans les catalogues.

   On fait appel à des architectes, à des photographes, à des dessinateurs, à des chimistes, à des épigraphistes, à des plongeurs sous-marins.

3. Troisième problème : la protection

   Il faut protéger les trouvailles contre la chaleur, l'humidité, le gel, et surtout contre l'exportation.

Considérons trois étapes :

1. Jusqu'à la fin du XVIIIe s. L'archéologie avait pour but de produire de beaux objets. C'est l'époque des " antiquaires ". Rien ne reste sur place et tout est dispersé.
2. Au XIXe s. On cherche à exhumer les grands monuments, temples, palais, cirques. L'archéologie n'a pas encore atteint l'homme.
3. Aujourd'hui. Nous cherchons à exhumer villes, maisons, tombes, exploitations rurales, à découvrir l'homme. L'archéologie est devenue humaniste. Outils, ustensiles de cuisine, tissus, chars, voitures, bateaux nous sont ainsi livrés et nous permettent de recréer la vie de chaque jour des individus. Les poteries sont très importantes, et pour la technique, et pour l'art. Les maisons nous permettent d'apprécier le cadre de la vie, les techniques de construction. A Pompei, par exemple, ont été fouillées des maisons à étage, avec des escaliers, des carrelages, des fresques qui nous informent sur la vie quotidienne. Des bâtiments publics comme les thermes nous renseignent sur les techniques de la voûte ou du chauffage.

Les grands chantiers grecs correspondent aux différentes catégories chronologiques.

• Parmi les chantiers de la civilisation pré-hellénique, le chantier de Cnossos, où les fouilles ont été menées par Evans ont mis à jour le palais royal, celui qui a donné naissance au mythe du Labyrinthe, palais des haches (labrus, la hache minoenne à double tranchant est à l'origine du mot labyrinthe).

• Pour la civilisation mycénienne, c'est Schliemann qui a découvert Troie et Mycènes, mais a fouillé aussi Tirynthe, Argos et certains lieux d'Athènes.

• Les grands chantiers de l'époque classique sont ceux d'Athènes, de Delphes (fouillée par l'école française d'Athènes), Eleusis, Délos, Olympie.

• Les chantiers hellénistiques sont ceux de Délos, Epidaure, Alexandrie, Pergame.

• Quant aux chantiers romains, il y en a énormément, que ce soient ceux de la Gaule romaine ou ceux d'Afrique du Nord, avec une place à part pour Rome, la Sicile, ou encore Herculanum et Pompei.