|
|
|
Les documents écrits
- Sources littéraires
Grecs et Latins ont été des écrivains-nés, des
analystes, des historiographes, et pourtant les sources que nous
possédons sont relativement peu nombreuses et posent des problèmes
assez délicats.
Le premier problème est la recherche. Nous
cherchons, un peu au hasard, à accroître le fonds. Il faut d'abord
sauver le texte, le rendre susceptible d'être lu.
Le deuxième problème est celui du
déchiffrage et, au- delà, de la traduction.
Un troisième problème est que ces textes
peuvent présenter des insuffisances, ou même des dangers, la
spécialisation, par exemple. C'est que les historiographes de cette
époque avaient encore moins de moyens de recherche que nous : soyons
donc prudents.
Ces sources littéraires restent cependant très importantes.
L'histoire n'est pas seulement une chronologie, elle est aussi le contact avec
les hommes. C'est dans les sources littéraires que se traduit un
état d'esprit, un style de vie, une civilisation. Elles expriment une
société, avec ses désirs, ses craintes, ses
espérances et ses problèmes. Les vieilles légendes grecques
ou latines, les œuvres d'imagination, ont été récemment
revalorisées, car dans un milieu où la religion a une très
grande influence sur la politique, les légendes apparaissent comme une
transposition de réalités exactes. Toutes les sources
littéraires méritent donc notre attention.
- Sources numismatiques
Monnaies, médailles, comme les sceaux, apportent des dates, et en cela
complètent l'œuvre littéraire. Mais cela ne s'arrête pas
là. Elles nous renseignent sur la technique des sociétés
qui les ont frappées. A l'égard du métal comme à
l'égard de la frappe, la technique nous donne des renseignements
fondamentaux sur la civilisation. Les monnaies peuvent aussi nous renseigner sur
l'étendue de l'économie monétaire et les courants
commerciaux.
- Sources épigraphiques
Ce sont les inscriptions sur les monuments, les maisons, les bornes, les
stèles, le plus souvent gravées, parfois faites de lettres
métalliques accrochées dans la pierre, et qui ont toutes certaines
caractéristiques communes.
Elles sont écrites en majuscules, avec un graphisme parfois
archaïque, avec des abréviations et sans séparation entre les
mots, parfois avec des superpositions de lettres. D'où des
difficultés de déchiffrement. Il faut d'abord rétablir le
texte et compléter ce qui manque après avoir
déchiffré les lettres. Pour faire ressortir les inscriptions, on
peut utiliser la photographie avec un éclairage rasant, ou utiliser une
pâte colorée qui reste dans les creux. Reste alors à
traduire, et à confronter différentes interprétations.
Que nous apportent ces inscriptions ? Des successions de magistrats, des
listes de prêtres, des traités internationaux, des arrêts de
justice, des lois, des cursus honorum pour tel ou tel homme, des
inscriptions en l'honneur de tel outel personnage, des affiches
électorales, des contrats privés...
De cette façon-là se sont constituées de véritables
archives. Certes, il y a des lacunes, qui s'expliquent par la perte de certaines
pierres, par ce que l'on n'a pas retrouvé. Il y a des zones riches et des
zones vides.
Le chercheur peut consulter des recueils d'inscriptions : corpus
inscriptionum
Voyons deux exemples.
L'inscription |
IMPCÆSARDIVINERVAEF.NERVATRAIANVS
AVGGERMDACICVSPONTIFMAXTRIBUMIC.
POTESTATXIIIIMPVICOSVPP
|
TIBCÆSARE
AVGIOVIOPTUM
MAXSUMOS
NAVTÆPARISIÆ
UPLICEDOSIER
|
Séparation des mots |
IMP / CÆSAR / DIVI / NERVAE / F. / NERVA / TRAIANVS
AVG / GERM / DACICVS / PONTIF / MAX / TRIBUMIC.
POTESTAT / XIII / IMP / VI / COS / V / PP
|
TIB / CÆSARE
AVG / IOVI / OPTUM
MAXSUMO / S
NAVTÆ / PARISIÆ
UPLICE / DOSIER
|
Reconstitution du texte |
Imperator Caesar Divi Nervae Filius Nerva Trajanus Augustus Germanicus Dacius
pontifex maximus tribunici potestate 13 imperator 6 consul 5 pater patriae
|
Tibi Caesare augusto Jovi optimo maximo nautae parisiani publice posierunt
sacrum
|
|
|