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Marchands, paysans, artisans,
esclaves ouvriers, changeurs :
le petit monde de l'Agora

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Le coq...
lorsque son chant matinal résonne, tous sont sur pied pour courir au travail : forgerons, potiers, tanneurs, cordonniers, baigneurs, marchands de farine, fabricants de lyres et de boucliers faits au tour. Les autres vont à la tâche après s'être chaussés dans l'obscurité.

Aristophane, Les Oiseaux, 491-499, trad. Marc-Jean Alfonsi.

L'activité de l'Agora commençait très tôt. Dès le petit jour on voyait arriver des éleveurs d'Acharnes et de Béotie avec des chèvres, des porcs, des moutons et des volailles. Des pêcheurs de Kopaïda venaient vendre des anguilles, une gourmandise dûment appréciée des Athéniens. D'autres pêcheurs apportaient du poisson frais du Pirée et de Phalère. Des paysans de la Mésogée avec des légumes, du vin et de l'huile, des artisans et des esclaves, se dirigeaient vers la place de l'Agora. Avec eux, des hommes, et des femmes, moins nombreuses, que le besoin obligeait à travailler, venaient vendre des herbes, des plantes des œufs, des rubans et des couronnes pour les banquets. Les marchands installaient leurs éventaires le long de la voie des Panathénées. La cité avait déterminé des lieux de vente pour chaque produit. Ces espaces étaient nommés cercles, et étaient limités par des parois mobiles. Ils étaient ouverts à des heures précises en fonction des règlements.

N'importe quel serviteur qui reçoit l'ordre d'aller acheter quelque chose sur l'Agora le fait sans aucune difficulté. Chacun sait très bien où aller et où trouver chaque chose.

Xénophon, L'Economique, 8, 22

Représentation d'une forge sur une amphore du Ve s. av. J.-C.
Le forgeron martèle un morceau de métal que son aide tient sur l'enclume. Deux hommes, clients ou simples badauds suivent et commentent les opérations. Au mur de l'atelier sont pendus divers outils ainsi que les vêtements de l'artisan.
Boston Museum of Fine Arts

Chaque marchand s'était réservé une place en payant à l'état une taxe spéciale. Les clients, accompagnés de leurs esclaves et de leurs porteurs, circulaient parmi les étals, s'informaient, marchandaient, faisaient affaire, se disputaient. D'autres se promenaient oisivement, allaient chez le barbier, le savetier, le parfumeur, le ferronnier... Ils discutaient avec les marchands, observaient le travail des artisans, ou s'asseyaient simplement pour se réchauffer, l'hiver, aux feux des ateliers.

Les changeurs assis à leur banc, échangeaient des monnaies étrangères contre des monnaies attiques. Scènes familières et éternelles que l'on rencontre sur tous les marchés de la Méditerranée.

Clous de cordonnier et œillets en os
de l'atelier de Simon (Ve s. av. J.-C.)

Musée du Portique d'Attale, vitrine 20
L'atelier de Simon le cordonnier au bord de la place de l'Agora


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