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« Je suis la limite de l'Agora »

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A Athènes, comme dans les autres cités de la Grèce antique, l'Agora était le centre de la vie publique. C'est là qu'avaient leur siège les instances administratives, judiciaires, économiques et religieuses de la cité. Elle était également le centre des activités économiques et de la vie sociale.

Le commentaire pertinent du poète comique Euboulos décrit parfaitement la variété du fonctionnement de cet espace et la manière dont la vie politique de la cité se mêle avec l'agitation commerçante :

On vend de tout à la fois dans le même coin d'Athènes : figues, huissiers, raisins, radis, poires, pommes, témoins, roses, nèfles, semoule, rayons de miel, pois chiches, procès, lait caillé, myrte, machines de tirage au sort, jacinthes, agneaux, klepsydres, lois, plaintes en justice...

Athénée, Banquet des sophistes, XIV, 640 b-c

Stèle de pierre (borne) portant l'inscription :
JE SUIS LA LIMITE DE L'AGORA

Cette stèle remonte au Ve s. av. J.-C.
Elle est visible près de la Tholos

L'Agora a commencé à fonctionner comme espace public vers le début du VIe s. av. J.-C. Jusqu'alors, dans la plaine qui s'étend sous l'Acropole, se trouvait un vaste cimetière et des habitations particulières. Les importants changements politiques qui se sont accomplis au milieu du VIe s. (institutions de Solon et réformes de Clisthène) ont complètement modifié le caractère de ce lieu, qui au lieu de tombes et de maisons, se trouva consacré à un usage public. A partir de cette époque jusqu'au Ve s. ap. J.-C. le site appartint, à quelques coupures près, à la place centrale de la cité.

A l'époque classique, sur le côté ouest de l'Agora, sous la colline du Colonos Agoraios, se trouvaient concentrés les principaux bâtiments administratifs.

Le Bouleutérion, lieu de rassemblement de la Boulé. La Tholos, siège des Prytanes. Le Mètrôon, temple de la Déesse Mère qui accueillait les Archives. Le Portique de Zeus, un bâtiment public décoré de compositions picturales représentant les moments héroïques de l'histoire athénienne. Le Portique Royal, siège de l'archonte-roi et archives des lois de l'Etat. Dans le même lieu se trouvaient le temple d'Apollon Patroos et d'Athéna Phratrias, des dieux étroitement associés à la civilisation athénienne.

Le côté sud de la place comprenait des portiques, des fontaines et des sanctuaires. C'est là que se trouvait le tribunal de l'Héliée, ainsi que la Monnaie.

Les Athéniens considéraient comme un téménos, un espace sacré, celui des bâtiments publics, ainsi que la place découverte de l'Agora, et avaient disposé des bornes de pierre à ses entrées. La loi en interdisait l'accès à ceux qui pourraient nuire au peuple.

L'activité commerciale se déployait le long de la Voie des Panathénées et de la route qui menait de l'Agora au Dipylon. Les installations des marchants étaient souvent de simples baraques de bois ou des bancs avec un auvent, comme dans les marchés d'aujourd'hui. D'autres boutiques et ateliers se trouvaient dans les portiques commerciaux. Sur les bords sud-ouest de la place, se trouvaient les ateliers des forgerons et des marbriers. Tout près de la Tholos, dans un endroit privilégié pour la circulation commerciale de l'Agora, se trouvait l'atelier du cordonnier Simon, que certains historiens identifient avec le célèbre ami de Socrate.



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