Dixième étape

Les dieux de la musique

Apollon, dieu de la musique et musicien des dieux

Apollon était le fils de Zeus et de Létô, frère jumeau d’Artémis. C’était le dieu de la lumière, de l’harmonie et de la musique. Les autres dieux l’aimaient, mais ils en avaient un peu peur ! Pas question d’une fête sans lui sur l’Olympe. Quand il montait au palais de Zeus avec ses compagnes les Muses, tous les dieux l’accueillaient avec beaucoup de joie. Alors, Apollon prenait sa cithare et le palais retentissait des chants des dieux, tandis que les déesses menaient la danse. Sa musique avait un tel pouvoir que même le terrible Arès, dieu de la guerre, s’apaisait en entendant sa cithare, pendant que s’éteignait la redoutable foudre de Zeus.

Les Muses, chœur des dieux

Les Muses, les neuf sœurs jumelles, filles de Zeus et de Mnémosyne, constituaient avec Apollon une joyeuse bande d’artistes. C’étaient les déesses qui protégeaient les poètes, les musiciens, les artistes, et chacune d’entre elles avait sa propre spécialité. L’une était la déesse de la poésie, une autre celle de la musique, une autre celle de la danse, etc. Mais toutes offraient généreusement leurs dons à quiconque les honorait. Comme filles de Mnémosyne, déesse de la mémoire, elles savaient tout, et c’est pour cela que les poètes leur demandaient de leur dire ce qui s’était produit dans le passé, et qu’elles leur apportaient leur aide, parce qu’elles l’avaient vu et qu’elles savaient tout.

Le jour où la déesse Athéna a fabriqué la flûte

La déesse Athéna, protectrice des travaux de la guerre, mais aussi de la paix chez les hommes, est celle qui a fabriqué la première flûte. Elle prit un roseau, y ouvrit plusieurs trous, et commença à jouer de la musique. La déesse commençait à s’enthousiasmer de sa découverte mais son enthousiasme ne dura pas longtemps. Alors qu’elle jouait de sa flûte, elle fit la rencontre d’un silène, Marsyas. Comme il adorait taquiner, il se mit à rire dès qu’il vit Athéna ! La déesse s’arrêta de jouer pour lui demander ce qu’il y avait de si drôle. Marsyas lui dit qu’elle faisait une tête pleine de grimaces quand elle jouait de la flûte, et qu’elle était très drôle à voir. La déesse furieuse jeta la flûte, et c’est alors que Marsias… Mais ça, c’est une autre histoire qu’on vous racontera plus tard.

La naissance de la lyre

On ne croirait jamais qu’un instrument de musique aussi beau et aussi parfait ait pu être fabriqué par un gamin. Et pourtant… c’est la vérité, ou du moins, c’est ce que raconte la légende d’Hermès.

Hermès, fils de Zeus et d’une nymphe, à commencé à faire des bêtises depuis le jour de sa naissance. Alors qu’il n’était encore qu’un nouveau-né de quelques heures, il quitta son berceau et partit à la découverte du monde ! Il était dieu, il faisait ce qu’il voulait !

En sortant par la porte de sa maison, il tomba sur une tortue qui mangeait une touffe d’herbe. L’animal lui parut amusant et il commença à l’embêter. Et à force de jouer avec, il finit, sans un regret, par l’envoyer dans l’autre monde ! Ensuite, il vida sa carapace, et recouvrit le creux d’une peau de bœuf. Il fixa deux bâtons sur les côtés, qu’il réunit par un morceau de bois sur lequel il tendit neuf cordes en boyaux. Sans le savoir, Hermès venait de fabriquer la première lyre du monde. Il était très enthousiasmé par son jouet et par les belles sonorités qu’on pouvait en tirer. Mais, comme cela arrive souvent avec les petits enfants, Hermès se lassa, l’abandonna dans un coin, et partit chercher d’autres bêtises à faire. Il s’éloigna de sa maison, et à force de courir, il arriva dans les montagnes de Piérie, où paissaient les bœufs de son grand frère Apollon. Il en vola une cinquantaine et les cacha si bien que même un dieu ne pouvait pas les trouver. Quand Apollon s’en aperçut, il fut très en colère contre son petit frère. C’est alors qu’Hermès, pour échapper à la punition que n’allait pas manquer de lui infliger Apollon, lui fit cadeau de la lyre.

La syrinx… était une nymphe

Les nymphes étaient de petites divinités qui vivaient dans les montagnes, dans les bois, dans les marais ou les fleuves. L’une d’entre elles, la belle Syrinx, eut ce malheur qu’un dieu tomba amoureux d’elle. mais quel dieu ! Généreux, joyeux, rieur, mais laid, avec des pieds de bouc, le corps couvert de poils, des cornes et des oreilles en pointe ! C’était le dieu des bois, le dieu Pan, que tous les autres dieux aimaient beaucoup, mais que les déesses évitaient à cause de sa laideur. Syrinx essaya de lui échapper, mais Pan la pourchassa. En courant pour se sauver, elle pria Zeus de l’aider, et Zeus la métamorphosa en roseaux. Pan fut très en colère et mit les roseaux en pièces. mais il comprit rapidement que ces roseaux étaient le corps de sa bien-aimée. Inconsolable, il se mit à pleurer et à gémir. Il ramassa avec soin les morceaux, les attacha ensemble, et fabriqua une flûte qu’il nomma Syrinx à cause de son nom à elle, et que nous appelons flûte de Pan à cause de son nom à lui.

Orphée et la magie de ma musique.

Orphée était célèbre comme musicien, comme poète et comme devin. C’était le fils de la Muse Calliope. De sa mère et de ses huit tantes, il avait hérité de nombreux talents. Quand il jouait de la musique, les oiseaux volaient au-dessus de lui, ensorcelés, les bêtes sauvages s’apprivoisaient, et même les poissons sortaient de l’eau pour l’entendre.

A part la musique, Orphée adorait sa femme, Eurydice, et il était très heureux d’être auprès d’elle. Hélas, son bonheur ne dura pas, parce qu’Eurydice fut mordue par un serpent et mourut.

Orphée ne pouvait se faire à l’idée qu’il l’avait perdue pour toujours, et il décida d’aller aux Enfers pour la reprendre. Personne ne peut descendre vivant au royaume d’Hadès, et pourtant Orphée, par le pouvoir de sa musique, réussit l’impossible. Cerbère, le redoutable gardien des enfers, en entendant sa lyre, devint un toutou obéissant, et le roi des Enfers, ému, lui permit de ramener sa bien aimée dans le monde des vivants. Mais il avertit Orphée qu’il ne devait pas se retourner avant qu’ils n’aient retrouvé la lumière du soleil. Orphée perdit patience, ne suivit pas les conseils et Eurydice retourna pour toujours au royaume des ombres.

Le châtiment de Marsyas

Vous vous rappelez Marsyas, le silène qui avait osé se moquer de la déesse Athéna quand il l’avait vu jouer de la flûte ? Une fois qu’Athéna eut jeté la flûte, Marsyas ne laissa pas passer l’occasion de s’en emparer et de la garder pour lui. Il aurait mieux fait de s’abstenir, parce que cette flûte allait le mener à sa perte.

Marsyas apprit à jouer très bien de la flûte, tellement bien qu’il n’hésita pas à se vanter un jour d’être un meilleur musicien qu’Apollon ! Le dieu l’entendit et accepta le défi de rivaliser avec Marsyas. Le silène insolent fut vaincu et le dieu prit sa vengeance. Marsyas fut condamné à mort, mais nous ne vous dirons pas comment il est mort, parce que cela vous donnerait une mauvaise opinion du dieu Apollon !

 

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