Chapitre 4

La musique dans l’éducation

Les Grecs anciens, on l’a vu, considéraient que l’éducation musicale était fondamentale pour l’éducation des citoyens libres et qualifiaient d’ignorant celui qui ne connaissait rien à la musique. Et, attribuant une pareille importance au rôle éducatif de la musique, ils jugeaient toute nouveauté dangereuse et néfaste pour la jeunesse:

« L’introduction d’un nouveau genre de musique est une chose dont il faut se garder : ce serait tout compromettre, s’il est vrai, comme le prétend Damon et comme je le crois, qu’on ne peut changer les modes de la musique sans bouleverser les lois fondamentales de l’État. »
(Platon, République, IV, 424 c)

Dans le monde homérique, l’apprentissage d’un instrument de musique était davantage le privilège des héros et des nobles qui avaient du reste accès à l’éducation en général.

À l’époque archaïque, on considérait l’éducation musicale comme moyen pour une éducation morale et spirituelle de la jeunesse. Dans les cités grecques, les jeunes, garçons et filles, apprenaient la danse et le chant, afin de pouvoir participer aux chœurs des grandes fêtes religieuses.

C’est au Ve siècle que l’enseignement de la musique commença à devenir plus systématique à Athènes, dans le cadre de la cite démocratique.

À Athènes, les jeunes garçons prenaient des leçons de musique chez un maître spécial, le cithariste, qui était payé par les parents puisque la notion d’enseignement gratuit n’existait pas encore.

Les filles des Athéniens, qui n’allaient pas à l’école, devaient apprendre la musique à la maison avec leurs mères ou une autre femme de leur entourage. Elles apprenaient également le chant et la danse, ce qui, avec quelques rudiments de lecture et d’écriture, constituait la seule culture des femmes dans l’Antiquité grecque.

A Sparte, l’éducation musicale était systématique et obligatoire pour les deux sexes. Contrairement à l’enseignement littéraire qui se limitait à des connaissances de base, l’éducation musicale occupait une place prépondérante dans le système éducatif des Lacédémoniens : ceux-ci estimaient en effet que la musique forme des jeunes d’une grande moralité et accroît l’aptitude au combat des soldats.

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Leçon de musique. Elle représente un maître barbu assis sur un escabeau, avec son élève devant lui. Tous deux tiennent une lyre à la main. On distingue une troisième lyre accrochée sur le mur au-dessus du maître et de l’élève. Détail d’un vase à figures rouges. Date vers 485 - 480 av. J.-C.- Berlin, Antinkenmuseum, Staatliche Museen Preubischer Kulturbesitz.

 

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