La musique dans la vie publique des Grecs anciensAuloï (Flûtes) et lyres dans les fêtes publiques
L’exécution de musique en public était indissolublement liée au culte des dieux, aux grands cortèges publics et aux sacrifices solennels. Le cortège (ou pompe), un des aspects fondamentaux du rituel, qui accompagne les grands événements de la vie sociale des Grecs anciens. Le cortège des fidèles a été accompagné par des musiciens, habituellement des joueurs d’aulos et un ou plusieurs chœurs qui chantaient des hymnes en l’honneur de la divinité honorée ce jour- là. La cérémonie trouvait son aboutissement devant l’autel où les prêtres accomplissaient le sacrifice d’animaux aux dieux, toujours au son de musiques et d’hymnes cultuels. Venait ensuite la fête proprement dite, au cours de laquelle les participants mangeaient la viande des animaux sacrifiés, dansaient et chantaient. Péans et dithyrambesDans la Grèce antique, les chants religieux les plus courants étaient au nombre de deux : le dithyrambe et le péan. Le dithyrambe était le chant cultuel en l’honneur du dieu Dionysos. Issu des chansons improvisées par les fêtards ivres, il devint à partir du VIe siècle le principal hymne du dieu, composé désormais par des poètes distingués. Le péan constituait le principal chant sacré dans certaines fêtes, comme par exemple la fête des Panathénées, sans être toutefois un chant exclusivement religieux. Il s’adressait dans la plupart de cas à Apollon qui, sous le surnom de Péan, était adoré en tant que dieu-sauveur. Il pouvait aussi être adressé à d’autres dieux, ou même à des hommes dont le peuple escomptait le salut. Concours musicauxDans de nombreuses grandes fêtes religieuses, avaient lieu des concours musicaux qui comportaient des épreuves de musique, de chant, de poésie et de choria, pendant laquelle des groupes d’hommes, d’enfants ou de jeunes femmes dansaient et chantaient au son de l’aulos. Le programme des concours musicaux, susceptible de varier selon l’endroit et l’époque, comportait habituellement, dans sa partie musicale essentielle, des concours de citharistique et de citharodie, des concours d’aulistique et d’aulodie, ainsi que des concours de rhapsodie.
Sonorités guerrièresDans la Grèce antique, la musique était une des composantes principales de l’éducation des guerriers. La phalange spartiate des hoplites, cette ingénieuse machine de guerre, marchait au combat au son des auloï qui rythmait leur pas. Pendant la progression de la phalange, le rythme aidait les hoplites à progresser en rangs serrés, sans laisser d’espaces vides, détail capital pour son bon fonctionnement, elle galvanisait le moral des hommes et éveillait chez l’ennemi une crainte sacrée. De leur côté, les Athéniens utilisaient des aulètes sur leurs navires de guerre, les trières. À leur bord, le joueur d’aulos, appelé trièraulis, donnait la cadence aux rameurs qui lui répondaient par un cri rythmé. Le péan figurait au nombre des chants que les hoplites et les rameurs sur les trières de guerre avaient coutume de chanter. Ils l’entonnaient lorsqu’ils partaient au combat ou lorsqu’ils en revenaient triomphants. Eschyle, dans sa tragédie Les Perses, met en scène les guerriers grecs en train d’entonner le péan juste avant que ne s’engage la bataille de Salamine : « Allez, enfants des Grecs,
|