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Les textes des anciens passaient de génération
en génération par la copie. Des scibes spécialement
formés, les bibliographes et les codicographes, travaillaient dans des
ateliers spécialisés, les ateliers bibliographiques, pendant de
nombreux jours jusqu’à ce qu’ils aient terminé un livre. Quand ils
coupaient et lignaient de manière égale les feuilles blanches de
parchemin ou de papier, ils étaient assis sur un tabouret devant une
table basse avec un pupitre et commençaient le travail difficile de la
copie. Ils avaient sur leur table leurs outils, des plumes, un encrier, une
éponge pour effacer, une lame pour tailler le bec des plumes, des ciseaux
pour couper le parchemin, un compas pour mesurer les longueurs. Ils
plaçaient leur modèle sur le pupitre, le livre qu’ils voulaient
copier, l’antibolaion. Ils copiaient le livre neuf cahier après
cahier, sur leurs genoux. A l’époque byzantine et ensuite pendant la
conquête ottomane, de nombreux monastère avaient leurs ateliers de
copistes, où ils copiaient non seulement des textes religieux, mais aussi
des œuvres des auteurs grecs anciens. Les copistes sont les héros
invisibles du combat pour le développement de l’éducation et de la
culture : ils ont travaillé avec abnégation et
humilité pour que nous ayons aujourd’hui le trésor culturel de la
connaissance grecque. |