Le nom même rappelle Erechtée, un des rois primitifs de la cité, à l'époque où on honorait les divinités issues de la terre comme les serpents. C'était un sanctuaire très complexe, un bric à brac consacrés à plusieurs divinités dont le culte s'était un peu éteint, mais on ne sait jamais...

L'Erechtheion est un des exemples les plus fins du style ionique.

Les trois ! Vous ne pouviez pas vous tromper. Il y avait même la plus ancienne statue d'Athéna, une sorte de totem en bois nommé « xoanon », dont on disait qu'elle n'était pas faite de main d'homme, mais tombée du ciel.

On dit que pendant la guerre contre les Perses, les habitants de Caryai, en Laconie, qui avaient aidé l'envahisseur avaient été punis par les Athéniens : exécution pour les hommes, esclavage pour les femmes, raison pour laquelle ces statues s'appellent les Caryatides. Hum. Méfiance.

Compliqué, l'Erechtheion ! Plein de sanctuaires différents sous un même toit; Deux entrées, c'était le moins qu'on puisse faire. Une au nord, pour les divinités de la terre, l'autre à l'est pour celles du ciel.

Dans le concours opposant Poséidon à Athéna pour la protection d'Athènes, le grand barbu avait frappé le roc sec de son trident, et une source avait jailli. Joie des Athéniens. Mais c'était de l'eau salée, c'est très mauvais avec l'ouzo, et les Athéniens ont préféré l'olivier d'Athéna. Mais on montait la trace du trident divin et il y avait un puits d'eau salé à l'intérieur du temple.

Les trois ! On lui rendait un culte quasiment divin, et il est souvent assimilé à Cécrops, qui avait le corps d'un homme et une queue de serpent. C'est le signe de religions particulièrement anciennes et cela ne nous rajeunit pas.

Lord Elgin au XIXe sècle, a pris une Caryatide (elle est encore maintenant au British Museum) et on avait mis un moulage à la place. Et puis on a décidé de conserver toutes celles qui restaient sous atmosphère spéciale au musée de l'Acropole, et celles qui sont dehors aujourd'hui sont toutes des copies.

Un fronton au-dessus de chaque entrée, ça va de soi, plus un à l'ouest, du côté de l''Olivier sacré d'Athéna, cela fait trois en tout. Au sud, rien : c'est le belvédère des Caryatides.

On croit souvent que la procession des Panathénées avait pour terme le Parthénon. Mais non : c'est le vieux totem en bois d'olivier que l'on habillait du voile sacré brodé par des petites filles et transporté par la procession jusqu'à l'Erechtheion.