Entre-temps, Gaia avait averti les
Kourètes et les Nymphes : Amalthée, Ida et Adrastée
afin qu'ils se préparent à accueillir sa fille sur le point
d'accoucher et qu'ils s'arrangent pour que personne n'apprenne la naissance du
bébé divin. Lorsque Rhéa arriva sur le mont Ida, ils
étaient tous réunis pour la recevoir.
Rhéa :
Kourètes, mes bons amis, et vous les Nymphes, je vous en prie, prenez
soin de mon fils ; il ne faut à aucun prix qu'on entende ses pleurs,
sinon, Cronos s'apercevra que nous l'avons berné. Et toi, ma bonne
Amalthée, je te confie mon enfant : tu l'élèveras
comme ton fils, car moi, je dois de ce pas retourner chez l'insatiable Cronos
avant qu'il ne découvre la vérité.
Acmon :
N'aie crainte, ma Reine. Personne n'apprendra ton secret. Nous couvrirons les
pleurs de ton bébé par notre danse, avec une telle vigueur, en
entrechoquant nos armes et en criant à tue- tête, que nul
n'entendra les pleurs du nouveau-né.
Prymnée :
Et quand nous serons bien en train, nous frapperons aussi nos tambourins en
cadence.
Mélissée :
Prymnée, on se tait quand le chef parle !
Amalthée :
Ne te fais pas de souci, belle dame. Nous nourrirons ton fils avec le meilleur lait
et nos le protégerons de tous les dangers.
Rhéa s'allongea dans un coin de la grotte, pour se reposer des
fatigues du voyage. Les Nymphes avaient préparé une couche bien
douce pour la future maman. Le Sommeil arriva bien vite pour l'emmener dans son
royaume et elle s'endormit en songeant à son fils. Lorsque l'Aurore, la
déesse Eos, arriva sur son char, amenant les premiers rayons du jour, on
entendit des cris qui montaient de la grotte.
Adrastée :
Rhéa est en train d'accoucher du successeur de Cronos.... Venez vite...
Les Nymphes s'empressèrent d'aider la déesse à mettre
au monde son fils unique et chéri. Les Kourètes se
réveillèrent eux aussi de leur profond sommeil et coururent
aussitôt prendre leurs armes.
Acmon :
Courez, camarades ! Nous devons commencer tout de suite notre danse pour que nul
n'entende les cris du nouveau-né. Prenez vos armes et placez-vous en
cercle autour de la grotte. Mimas, Prymnée, Damnée et Ocythoos,
c'est vous qui ouvrirez la danse !
Mélissée :
En avant ! Revêtez vos casques à trois aigrettes, saisissez
vos épées et vos boucliers et commençons. Notre chef,
Idaeos et moi, nous prendrons la suite ! Et quand nous serons
fatigués, c'est vous qui nous relaierez ! Il faut que nous gardions
nos forces jusqu'au bout et cela jusqu'à ce que les pleurs du
bébé s'arrêtent. Vous vous souvenez des pas ? On tourne
d'abord la tête sur le côté, on prend de l'élan et on
saute très haut, puis on rebondit sur le sol. Entrechoquez vos boucliers
et vos épées, tapez du pied sur la terre de toute votre force
et...
Prymnée :
Et après, et après ?...
Acmon :
Tu as encore oublié les pas, Prymnée ? Après, on marche
une fois en avant en mimant l'attaque, et une fois en arrière comme pour
se défendre, sans oublier de choquer sans cesse nos armes et de crier
à tue-tête notre chant.
Mélissée :
Compagnons, attention ! Si nous ne remplissons pas la mission dont nous
nous sommes chargés pour faire plaisir à Rhéa, nous
offenserons gravement la déesse et le petit dieu !
Prymnée :
Mais alors, maître, on ne va pas faire de culbutes avec nos
boucliers ?
Mélissée :
Décidément ! tu ne penses qu'à jouer, Prymnée.
Les culbutes, c'est à la fin de notre danse, voyons ! En
avant ! Ne perdez pas de temps. Que les premiers commencent !
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