L’écho de la primordiale
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Les textes musicaux constituent une des sources essentielles pour l’étude de ce thème. Ces textes, à peine 61 au total s’échelonnent entre le début du Ve siècle et le IVe siècle av. J.-C. et conservent la parasémantikè (notation musicale) des Grecs anciens. La plupart d’entre eux, malheureusement fragmentaires, sont des manuscrits sur papyrus ou papier. Ces derniers sont bien postérieurs (XIII - XVIIe siècles apr. J.-C.) mais reproduisent des textes musicaux plus anciens. Il en existe également quelques textes gravés sur la pierre et un texte sur un fragment d’epinitron en terre cuite. |
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Fragment d’epinitron en terre
cuite, représentant une amazone qui joue de la trompette. Autour d’elle,
on lit l’inscription TO, TH, TO, TO, TE. Ces syllabes qui restituent la
mélodie de la sonnerie à la trompette de l’amazone sont le plus
ancien témoignage de notation musicale conservé jusqu'à
aujourd’hui. Fin du VIe siècle ou début du
Ve siècle av. J.-C. |
Les textes anciens les plus nombreux et aussi fragmentaires sont ceux qui traitent notamment de la théorie musicale, de l’harmonie, de la métrique, et de l’acoustique des instruments de musique.
Enfin, les références indirectes à la musique retrouvées dans les tragédies, les comédies, la poésie ainsi que dans des textes philosophiques, historiques et philologiques sont également précieuses pour cette étude.
Les témoignages Parallèlement aux sources écrites, les trouvailles archéologiques nous fournissent également des informations sur la musique dans la Grèce antique : bas-reliefs et statues de musiciens, représentations d’instruments, de chanteurs et de musiciens sur des fresques, des mosaïques et des vases. Parmi ces trouvailles livrées par les fouilles, les instruments de musique eux-mêmes occupent une place très privilégiée. Même s’ils ont été découverts pour la plupart en mauvais état, ils offrent au chercheur de précieuses données sur l’évolution dans la fabrication des instruments depuis le Néolithique jusqu'à l’époque romaine. La plupart des trouvailles consistent en fragments d’auloï, le plus ancien étant l’aulos en os, provenant de l’habitat néolithique de Dispilion, près de Kastoria. Quelques crotales en métal, des fragments de lyres, des sistres et un instrument pratiquement intact, la lyre d’Elgin, mise au jour au XIXe siècle dans une tombe près d’Athènes, complètent l’image qu’on peut se faire des instruments de musique des Grecs anciens. |
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Aulos en os. Découvert à Corinthe. Date au Ve siècle av. J.-C. Corinthe, Musée archéologique. |
« Merveilleuses musiques et éclats de voix d’un
cortège invisible... »
Disparus à jamais ?
Quel son produisaient les instruments de musique antiques ? Comment chantaient les Grecs anciens ? Autant de questions qui ne trouveront peut- être jamais de réponse, sauf si...
Si l’on retrouve un jour quelques grandes compositions musicales, si l’on découvre des instruments de musique intacts, si les musiciens modernes parviennent à comprendre comment on jouait de ces instruments...
Mais comme aucune de ces hypothèses ne s’est encore concrétisée, toutes les tentatives actuelles pour reconstituer la musique de la Grèce antique, si séduisantes soient-elles, en restent au stade des conjectures.
Néanmoins, la recherche dans ce domaine se poursuit et peut-être un jour entendra-t-on à nouveau résonner les phormynx, les lyres et les barbitons, merveilleuses musiques d’un invisible cortège.
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