Solon, qui était poète, a laissé des vers
où il explique ainsi son oeuvre :
J'ai ramené à Athènes bien des gens vendus comme
esclaves. J'ai suivi mon chemin jusqu'au bout, comme je l'avais promis.
J'ai rédigé des lois égales pour le bon et pour le
méchant, fixant pour chacun une justice droite. Si un autre que
moi avait pris l'aiguillon, un homme pervers et avide, il n'aurait pu
retenir le peuple. Car si j'avais voulu ce qui plaisait alors aux
ennemis du peuple ou encore ce que leurs adversaires leur souhaitaient,
la cité fût devenue veuve de bien des citoyens. C'est
pourquoi, déployant toute ma vigueur, je me suis tourné de
tous côtés comme un loup au milieu d'une meute de chiens.
Aristote, Constitution d'Athènes.