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Ostracisme |
Ayant assimilé le paradoxe selon
lequel le changement est un facteur de stabilité politique, le peuple grec se
donnait le droit, pour peu qu'un quorum de citoyens le propose, de mettre au
vote l'opportunité pour telle ou telle grande figure de la vie publique
athénienne, de rester dans le paysage politique. C'est l'institution nommée
ostracisme. Si le peuple le décide, il peut soumettre au vote la question "Faut-
il garder Thémistocle ?". Et si la réponse des urnes est non, alors Thémistocle
est cordialement invité à prendre des vacances à l'étranger et à se faire
oublier pendant quelques années.
L'ostracisme n'a rien d'infamant. On cite le cas d'un citoyen d'Athènes
interrogé à la sortie des urnes après le vote de l'ostracisme contre Aristide,
et qui déclarait que son seul motif était qu'il en avait assez de toujours
entendre Aristide être appelé Le Juste en raison de sa haute moralité.
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