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Unité expérimentale de lexicosynthèse :-)
Beaucoup de mots que nous employons viennent du grec. Ils sont formés d'éléments que l'ordinateur peut combiner aléatoirement. Vous allez donc voir des mots fabriqués au hasard, mais dont certains existent déjà. Les autres ne demandent qu'à vivre ! Le LOGOTRON combine aléatoirement des débuts et des fins de mots empruntés à des racines grecques. Avec 300 débuts et 180 fins, on obtient 54000 combinaisons différentes ! Certaines sont des mots qui existent, d'autres sont des appellations nouvelles à donner à des objets existants (PODOCLASTE, de CLASTE, qui casse et PODO, pied, est une manière élégante de désigner un casse-pieds ; PHALLOSTAT, de STAT, qui immobilise et PHALLO, zizi, est une appellation noble pour un slip d'homme). D'autres enfin, inventent des mots et des objets qui n'existent pas encore, mais que l'ANVAR attend avec impatience.
Au début des années 80, sur un plateau de télévision, deux universitaires, le scientifique (doué aussi - entre autres - pour les lettres) Jean-Pierre Petit et le littéraire (doué aussi pour les sciences) Marc Arondel, présentent à la France ébahie un canular dans la grande tradition de Sébastien Mouche et autres Hégésippe Simon. Un ordinateur géant, bardé de loupiote s multicolores, fait la preuve de sa capacité à penser. Si ! On "introduit des concepts dans le champ sémantique de l'appareil" (sic), et il crache des mots nouveaux. Déluge de courrier après l'émission. Les canuleurs se marrent. Dissimulé dans une caisse ornée de manettes inutiles mais décoratives, c'était un Apple de base ! Peu de temps après, les éditions du P.S.I. publiaient un album "Le Logotron informatique", dédié à Robert Escarpit, l'inventeur entre autres du célèbre "Littératron". Jean-Pierre Petit, CNRSiste multimédia avant l'heure, y vulgarise sous forme de bande dessinée (oui, il crayonne aussi) quelques concepts informatiques de base, initie à la programmation, et rappelle la fécondité juvénile d'une langue vieille de plusieurs millénaires. Simple jeu de l'esprit ? Voire. JPP avoue se servir périodiquement de son bébé pour trouver des idées. Ca vaut largement l'épingle plantée au hasard dans la Bible : on titille l'aléa, il vient un mot et le mot fait idée. Ca peut servir, les idées. Pour voir fonctionner l'engin, cliquez ICI.
Les B.D. de Jean-Pierre Petit peuvent être téléchargées ici :
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