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![]() Vitrine 38 |
Sur des tessons de vases brisés (ostraka en grec), les
Athéniens gravaient le nom du citoyen qu'ils considéraient
comme dangereux pour la démocratie.
Si le nombre de tessons portant le même nom atteignait 6000, ce citoyen devait s'exiler pendant dix ans. L'institution de cette mesure est attribuée à Clisthène. |
Après le vote, les tessons étaient ramassés
à la pelle et servaient à boucher les trous sur les
routes. C'est ce qui explique qu'on en ait retrouvé autant.
On voit même au musée un cas typique de fraude aux urnes : on a retrouvé un lot de tessons, portant tous le nom de Thémistocle, mais que les experts ont reconnus comme tous écrits de la même main. Il s'agissait donc d'une tentative pour faire exiler injustement un citoyen. |
Thémistocle, fils de Néoklès de Phréarroi, qui allait devenir le héros des guerres médiques, était sur le point d'être victime de l'ostracisme. Le jour du vote, ce fut Aristide le Juste qui fut désigné pour l'exil par les votants, simplement parce que le peuple en avait assez de l'entendre appeler le Juste. |
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Aujourd'hui encore, en français, on peut utiliser le nom
d'ostracisme au sens figuré pour désigner
l'hostilité d'une communauté qui rejette l'un de ses
membres.
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